KLUGE, Hans Günther von.

Entra dans l'armée comme officier d'artillerie, durant la première guerre mondiale, il continua à servir dans cette arme mais il se familiarisa aussi avec l'aviation. Il put ainsi mesurer toutes les conséquences qu'aurait un jour la puissance aérienne dans la guerre moderne.

Après la défaite de l'Allemagne, von Kluge resta dans l'armée, En octobre 1935, il avait atteint le grade de lieutenant général et commandait le 6 corps d'armées à Münster. Il avait le commandement de deux divisions d'infanterie et d'une zone frontière. Un an plus tard, le 6 corps était renforcé d'une division d'infanterie supplémentaire et von Kluge était promu au rang de général.

Au cours de la purge qui suivit l'éviction du commandant en chef de l'armée de terre – le général von Fritsch – von Kluge perdit son commandement. Il fut néanmoins rappelé plus tard: en janvier 1939, il commandait la 6 armée à Hanovre et avait trois corps d'armée sous ses ordres.

Pendant la campagne de Pologne, puis pendant l'invasion de la France, von Kluge dirigea la 4 armée. Il fut nommé maréchal le 19 juillet 1940 pour services rendus pendant ces campagnes. Durant l'attaque de l'Union soviétique en juin 1941, il dirigea à nouveau la 4 armée; en novembre et décembre de la même année, il joua un rôle important dans la grande bataille pour Moscou. En 1942, il devient chef du groupe d'armée "Centre" et élabora les lignes de défense qui réussirent à contenir toutes les poussées soviétiques jusqu'en 1944.

Le 7 juillet 1944, von Kluge se vit attribué le poste ingrat de commandant en chef à l'Ouest, occupé jusqu'à lors par von Rundstedt. Hitler ordonna qu'il n'y ait plus de retraite. Influencé par celui-ci, von Kluge essaya de respecter cet ordre stupide. Il ne réussit qu'à être relevé de son commandement le 17 août. Il fut remplacé par Model. Le jour suivant, il se suicida en recourant au poison: bien qu'il n'y eût pas pris part, il avait été impliqué dans le complot de juillet contre Hitler.

Connu comme "l'habile Hans", von Kluge fut un brillant officier d'état-major. En campagne, il fut un commandant énergique quoique traditionaliste. Il était "non nazi" plutôt qu'anti-nazi; il était toutefois sans expérience politique.