VIETINGHOFF, Heinrich von

Heinrich-Gottfried von Vietinghoff-Scheel rejoignit en 1906 l'armée comme officier subalterne dans les gardes prussiens. Après une carrière sans éclat jusqu'à la fin de la première guerre mondiale, il décida de rester dans l'armée et monta régulièrement en grade.

Le premier commandement important qu'il exerça fut celui du 46ème corps blindé qu'il conduisit dans la campagne des Balkans en avril et mai 1941 et au cours de l'invasion de l'Union soviétique un mois plus tard.

Entre juin et décembre 1942, von Vietinghoff fit fonction de commandant de la 9ème Armée en Russie. Le 15 décembre 1942, il reçut le commandement de la 15ème Armée; il le conserva jusqu'au 22 août 1943. A cette date, il fut appelé à commander la 10ème armée dans le Sud de l'Italie. Une quinzaine de jours plus tard, il passa à l'action quand les alliés débarquèrent à Salerne. Les responsabilités de von Vietinghoff s'accrurent le 20 septembre, quand Rommel tomba malade. Pendant huit jours, il dut exercer les fonctions de commandant en second du groupe d'armées "B". En octobre, von Vietinghoff fut engagé dans la retraite vers la ligne d'hiver. Souffrant d'une intense fatigue nerveuse, il dut alors prendre deux mois de repos. Il rejoignit son poste fin 1943. Assez vite, il fit savoir à Kesselring que les forces allemandes devraient, à son avis, se replier sur la ligne Gustave. Jusqu'à la fin mars 1944, il eut alors la principale responsabilité de la défense allemande dans les batailles du Garigliano et de Cassino.

Au cours des batailles défensives dans le nord des Apennins, von Vietinghoff garda le commandement de la 10ème Armée. Entre le 24 octobre 1944 et le 14 janvier 1945, puis entre le 10 mars et le 2 mai 1945, il assura le commandement suprême en Italie. Il ne fit toutefois pas preuve de la combativité et de l'esprit d'initiative qui caractérisaient Kesselring.

Le général von Vietinghoff était un bon officier, quoique sans grande imagination. Le commandement d'une armée était plus à sa mesure que celui d'un groupe d'armées. Il était conservateur et correct; il désapprouva les négociations secrètes menées par le général SS Karl Wolff en vue de la reddition des troupes d'Italie.