Maréchal, né à Heidenheim le 15 novembre 1891, mort à Ulm le 14 octobre 1944.
Fils d'instituteur, en juillet 1910, à l'age de 18 ans, il fut incorporé au 6° régiment du Wurtemberg. Il fut promu officier en mars 1911 et suivit les cours de l'école d'officiers de Dantzig. Il reçoit le baptême du feu en août 1914, en tant que lieutenant. Promu chef de bataillon en 1917, combattit en France, en Roumanie et en Italie – pendant la bataille de Caporetto, il gagna la décoration "Pour le Mérite", la plus haute distinction impériale – .
A l'armistice, il est capitaine, et reste dans la petite armée de la République de Weimar. Il servit surtout comme instructeur avant de recevoir le commandement des gardes du corps de Hitler en 1939.
En 1936, il publie un manuel destiné à l'instruction des soldats: Infanterie greift an (l'infanterie attaque) qui connaît un immense succès et attire sur lui l'attention de Hitler qui l'appelle, en 1938, à son quartier général.
Commandant la 7ème division blindée – première unité allemande qui atteignit la côte nord de la France – pendant la campagne de France (mai-juin 1940), il donne l'assaut à la Meuse, au canal de la Bassée, fonce sur Arras, Rouen et Cherbourg. Il surgit partout à l'improviste, et plus particulièrement là où l'on ne l'attend pas, réglant l'affaire rapidement, et partant vers un nouvel objectif en semant le désarroi chez l'adversaire. Son allant et sa tactique attirent l'attention du colonel-général Guderian, inspecteur des troupes rapides et pionnier de la guerre des chars.
Désigné par lui comme modèle de l'armée moderne, Rommel est nommé par Hitler en 1941 commandant de l'Afica Korps qui doit porter de toute urgence secours en Libye à l'allié italien menacé.
Pendant deux années en Afrique du Nord, il va affirmer la qualité de son talent de grand capitaine. Sa figure va devenir légendaire, il gagne le respect de ses ennemis, une très grande popularité et le surnom de "Renard du Désert".
Promu maréchal par Hitler en 1942, Rommel se sent pris entre deux feux après le débarquement anglo-américain du 8 novembre en Afrique du Nord. Il est obligé de reculer devant l'offensive britannique déclenchée à El Alamein le 23 octobre 1942. Il parvient à regrouper ses forces sur la ligne Mareth, mais, ne recevant en renfort ni homme ni matériel, il se présente au G.Q.G. du Führer pour réclamer cette aide indispensable pour conserver le théâtre d'opération africain. Aucun compte n'est tenu de se suggestions. Il reçut l'ordre de quitter l'Afrique en mers 1943.
Au printemps de 1944, après un bref séjour en Italie, Rommel est commandant en chef du Mur de l'Atlantique – qui à pour tâche de faire face à tout débarquement alliés dans le Nord de la France – il soutenait qu'il fallait combattre les Alliés sur les plages mais son avis ne prévalut pas. Quand les alliés débarquent, le 6 juin, il est absent. Revenu immédiatement d'Allemagne, il est grièvement blessé le 17 juillet par des chasseurs bombardiers qui attaquent sa voiture pendant une inspection du front. Il doit abandonner son commandement.
Soigné en Bavière, il vient en convalescence dans sa propriété de Heerlingen proche de Ulm. Le 14 octobre 1944, les généraux Burgdorf et Meisel font irruption dans le bureau du maréchal et lui déclarent que la "Cour d'honneur de la Wehrmacht" a prononcé son exclusion de l'armée. Pour se disculper de sa participation au putsch manqué contre Hitler du 20 juillet 1944, il ne reste à Rommel que deux possibilités: se présenter devant le "Tribunal du Peuple" (la condamnation à mort ne fait aucun doute) ou le poison. Rommel choisit ce dernier. Hitler ordonne alors de lui faire des funérailles nationales.
Rommel reste un personnage énigmatique. Dans les combats, il avait tendance à se porter trop en avant, ce qui airait convenu à un commandant de division, voire de corps, mais pas à un commandant d'armées.