Maréchal et président de la République, né à Posen en 1847,
mort à Neudeck (Prusse Orientale) en 1934.
Descendant d'une famille noble brandebourgeoise, il entra en 1859 à l'école des cadets, combat en 1866 et en 1870-1871 dans un régiment d'infanterie de la garde prussienne. Admis à l'académie de guerre, il sert ensuite au grand état-major sous les ordres de Moltke et de Schlieffen, puis au ministère de la guerre.
Après l'écroulement de l'armée allemande en Prusse orientale, en août 1914, il est rappelé en activité. Il a alors 67 ans. Le 22 août 1914, il est nommé commandant en chef de la 8° armée, son chef d'état-major est Erich Ludendorff. Il bat les russes à Tannenberg (22-30 août) puis aux lacs de Mazurie (septembre). Après une offensive infructueuse sur Varsovie (octobre), il devient commandant en chef du front oriental.
Durant l'hiver 1917-1918, il ramène ses divisions sur le front de l'ouest et, du 21 mars au 15 juillet 1918, il lance successivement quatre puissantes offensives contre le front allié. Ce sont quatre échecs sanglants. Il doit passer alors à la défensive tant sur le front français que sur le front des Balkans. Il demande à son gouvernement de solliciter un armistice auprès des alliés et, le 9 novembre 1918, il donne à l'empereur Guillaume II le conseil de s'exiler en Hollande après avoir abdiqué, conseil qu'il regretta plus tard.
Mis à la retraite en 1919, il demeure à l'écart de la vie publique jusqu'à l'élection présidentielle de 1925. Pour succéder à Ebert, les partis de droite forment un Bloc d'Empire qui demande au vieux maréchal (78 ans) d'être son candidat. Elu le 26 avril, il prend ses fonctions le 12 mai 1925.
Bien que candidat des partis de droite, il ne favorise pas l'aile droite mais la constitution de gouvernements conservateurs. Au cours de l'année 1932 toutefois, la poussée nazis s'accentue. Il reçoit Hitler mais n'aime pas ce "caporal bohémien" et refuse d'écouter les sirènes qui lui conseillent d'appeler le chef des nazis à la Chancellerie. Il faudra la conjoncture de janvier 1933 pour qu'il cède. Dès lors, son rôle est terminé.
Lorsqu'il meurt le 2 août 1934, les nazis lui font à Tannenberg (lieu de victoire de 1914) d'impressionnantes funérailles nationales.