KLEIST, Paul Ewald von.

Ewald von Kleist servit pendant la première guerre mondiale comme officier de cavalerie dans un régiment de hussards.
Maintenu dans la Reichswehr après le traité de Versailles, von Kleist monta en grade et exerça, au cours des années 20 et au début des années 30, les fonctions d'officier d'état-major et d'instructeur.

En avril 1934, von Kleist avait atteint le rang de lieutenant général; il commandait la 2 division de cavalerie à Breslau. Dix huit mois plus tard – bien qu'il fût encore lieutenant général – von Kleist se retrouve à la tête du 8 corps basé à Breslau, avec le commandement de deux divisions d'infanterie et de deux zones frontières. Il garda le commandement du 8 corps jusqu'en 1938; celui-ci comptait alors une division de plus. Entre temps, von Kleist était devenu général.

En février 1938, au cours de la purge effectué au sein de l'armée par les nazis après la chut du général von Fritsch, von Kleist perdit son poste. A l'époque de la campagne de Pologne, sa valeur avait toutefois été à nouveau reconnue: pour cette première campagne de la deuxième guerre mondiale, il reçut le commandement d'un corps blindé du groupe d'armées "Nord".

La manière dont von Kleist se comporta en Pologne fut si remarquable qu'il reçut lors de l'invasion d la France, en mai 1940, le commandement d'un Panzergruppe constitué des 41 et 49° corps blindés de Reinhardt et Guderian.

Lors de l'invasion de l'Union soviétique, von Kleist commandait le 1er Panzergruppe composé de cinq divisions blindées, qui fut le fer de lance du groupe d'armées "Sud" de von Rundstedt. En 1942, il conduisit l'avance allemande dans le Caucase mais il ne réussit pas à s'emparer des très importants champs de pétrole, en partie d'ailleurs à cause de constantes interventions de Hitler dans la conduite des forces blindées de son groupe d'armées "A".

En 1944, von Kleist fut limogé par Hitler, pour avoir refusé d'obéir à ses ordres. Il n'en continua pas moins de comploter contre le führer, comme par le passé. Il fut arrêté plus tard par la Gestapo.
Le maréchal von Kleist était un soldat de la vieille école allemande: il était un bon général –quoique sans génie – et un patriote plutôt qu'un nazis.