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 La Rollbahn

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lazarus
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lazarus


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MessageSujet: La Rollbahn   La Rollbahn Icon_minitimeMer 31 Jan - 13:12

Le programme Schell et l’échec inévitable de la standardisation


Au début des années trente, l’équipement de la Reichswehr ne lui permet pas d’envisager une guerre, conformément à l’esprit et à la lettre du traité de Versailles. Mais un réarmement discret commence en 1932, c’est-à-dire avant même l’arrivée d’Adolf Hitler à la chancellerie.

Pour reprendre l’expression de Bart H. Vanderveen, il s’agit alors d’une époque bénie, d’un « paradis » pour les ingénieurs automobiles allemands. En effet, et ceci est particulièrement vrai après l’installation des nazis au pouvoir, le militarisme se mêle alors à la propagande pour offrir à l’armée allemande renaissante ce qui ce fait de mieux en matière de véhicules militaires. Le prix de revient importe peu : ce qui compte, c’est l’effet qu’auront les engins sur le public, qu’il soit allemand ou étranger. On voit alors apparaître de superbes véhicules dotés d’une motorisation coûteuse. Le meilleur exemple est peut être celui des semi-chenillés Hanomag, comme le SdKfz 7, qui emportent une douzaine d’hommes à peine dans des conditions de confort encore jamais vues.

Le général von Schell limite la débauche financière

Tout ceci a un coût et il est très élevé. La propagande ne peut interférer de façon trop marquante dans le développement d’une armée renaissante. Le général von Schell met alors au point un programme qui porte son nom, le Schell programm. Il s’agit de limiter de façon importante le nombre de types différents de véhicules, non seulement au sein de l’armée, mais aussi de l’économie civile. Les mesures prises sont assez impressionnantes :
- Le nombre de types différents de camions civils est réduit de 113 à 30 ;
- Celui des voitures, de 52 à 19 ;
- Celui des motos, de 150 à 30

En ce qui concerne l’armée proprement dite, elle devra se contenter d’un nombre réduit de types différents, avec quelques véhicules standardisés, qui reçoivent le nom de Einheits (E ou Einh. En abrégé).

Plusieurs capacités de camions sont requises. Voici la liste des charges utiles du programme militaire :
- 1,5 tonnes ;
- 3 tonnes ;
- 4,5 tonnes ;
- 6,5 tonnes ;

Dans chaque cas, deux types de transmissions sont demandés :

 S-Typ, soit 4 x 2, S signifiant Standard ;
 A-Typ, soit 4 x 4, A signifiant Allradantrieb ou « toutes roues motrices », en abrégé Allrad.

Normalement, chaque type est construit par une firme, que ce soit en Allemagne ou en Autriche après l’Anschluss. Toutefois, les modèles les plus réussis sont fabriqués par plusieurs constructeurs. C’est le cas du camion de 3 tonnes S-Typ, le fameux Opel Blitz, construit évidemment par Opel, mais aussi par Daimler-Benz.

Les types de véhicules militaires

Voici une liste des différents types d’engins entrant dans la composition de la Wehrmacht ;

 Krad : moto, de trois types ;
- Légères ; moins de 350 CC,
- Moyennes ; moins de 500 CC,
- Lourdes ; plus de 500 CC.
 Pkw : voiture, avec là aussi trois types ;
- légères (I. ou Ie.) ; jusqu’à 1 500 CC,
- moyennes (m. ou mittl.) ; jusqu’à 3 000 CC et lourdes,
- lourdes (s. ou schw.) ; au-delà de 3 000 CC.
 gl-Pkw : voiture tout-terrain, avec trois types habituels et des versions 4 x 2 et 4 x 4.
 E. Pkw : voiture standard, légère, moyenne, lourde (4 x 4).
 Krkw : ambulance.
 Kom : autocar ;
- léger jusqu’à 15 places,
- moyen jusqu’à 30,
- lourd au-delà de 30.
 Lkw (o) : camion (o : commercial) ;
- léger jusqu’à 3 tonnes,
- moyen de 3 à 6 tonnes,
- lourd au-delà de 6 tonnes.
Toujours 4 x 2.
gl.Lkw : camion tout-terrain. Même cas que ci-dessus, mais en version 6 x 4, 4 x 4 et 6 x 6.
 E.Lkw : camion standard, léger, 6 x 6.
 Rd.Schlp. (o) : tracteur à roues ;
- léger jusqu’à 25 ch
- moyen jusqu’à 40 ch.
 Kett.Schlp. (o) : tracteur chenillé ;
- léger jusqu’à 25 ch
- moyen jusqu’à 40 ch.
- lourd au-dessus de 40 ch.
 .Zgkw : tracteur lourd semi-chenillé ;
- léger ; jusqu’à 3 tonnes tractées,
- moyen de 5 à 8 tonnes tractées,
- lourd : de 12 à 18 tonnes tractées.
 Pz.Spähw. : voiture blindée de reconnaissance ;
- légère (4 x 4)
- lourde (6 x 4, 8 x Cool.
 Schtz.Pz.Wg. : transport d’infanterie blindé (semi-chenillé) ;
- léger avec la série SdKfz 250,
- moyen avec la série SdKfz 251.
 PzKpfw : chars.

Les désignations militaires

Deux appellations générales permettent de différencier les véhicules : Kfz et SdKfz.

Le terme Kfz signifie Kraftfahrezeug, soit véhicule à moteur ; le terme SdKfz signifie Sonderkraftfahrzeug ou véhicule spécial à moteur.
Les SdKfz sont de deux types :
- SdKfz 1 à 100 : véhicules spéciaux non blindés,
- SdKfz 101 et au-delà : véhicules spéciaux blindés.

Les différents Kfz sont nettement plus nombreux :
- Kfz 1 à 10 : I.Pkw.
- Kfz 11 à 20 : m.Pkw.
- Kfz 21 à 30 : s.Pkw.
- Kfz 31 à 40 : I.Lkw. ou s.Pkw.
- Kfz 41 à 50 : m.Lkw.
- Kfz 51 à 60 : s.Lkw.
- Kfz 61 à 70 : I.gl.Lkw ou s.Pkw.
- Kfz 71 à 80 : m.gl.Lkw
- Kfz 81 à 90 : I.gl.Lkw. ou s.Pkw.

Dans tous les cas, les châssis peuvent être de trois types : o : commercial ; gl : tout-terrain ou E : standard (militaire).
Normalement, les véhicules militaires allemands portent sur la portière du conducteur ou à proximité immédiate de celle-ci, les indications suivantes :

- nomenclature (abrégée) du véhicule ;
- poids à vide ;
- charge utile ;
- classe de chargement ferroviaire.

Ces données sont généralement peintes en blanc dans un cartouche pointillé de même couleur. Ce qui donne pour une voiture légère Tatra 57K (construite en Tchécoslovaquie) :
Kfz.Ie.Pkw.Kfz 1 (o)
Leergew. : 970 kg
Nutzlast : 420 kg
Verl. Kl :II

L’échec du programme Schell

Ceci peut paraître un paradoxe, mais Hitler ne voulait pas la guerre… en 1939. Certain de l’incapacité des démocraties occidentales à tenir leurs engagements vis-à-vis de la Pologne, il a joué un coup de bluff en septembre 1939. La déclaration de guerre anglo-française n’a rien changé au sort de la Pologne, mais a précipité la Wehrmacht dans une guerre pour laquelle elle n’était pas prête, à des degrés divers, d’ailleurs : une Luftwaffe puissante et parfaitement adaptée à une guerre sur des espaces limités ; une Heer pas encore assez motorisée en manquant de blindée puissants et une Kriegsmarine au début seulement de son réarmement (son plan Z devant s’achever en 1944).

Les succès de la Blitzkrieg et la réussite de la propagande de Goebbels montrent une armée allemande superbement motorisée et mobile. C’est vrai pour les unités d’élite, le fer de lance de la Heer, notamment les Panzerdivisionen, mais cela ne l’est absolument pas pour les divisions d’infanterie, qui sont presque toutes hippomobiles. Néanmoins, les victoires rapides de 1940, puis du début de 1941, ne laissent entrevoir aucune faiblesse dans la motorisation de la Heer.

Les campagnes d’Afrique du Nord et de Russie ne tardent cependant pas à montrer des lacunes importantes, à mesure que le front s’étire vers l’Est. Les véhicules strictement militaires ne suffisent plus, loin s’en faut, au ravitaillement des armées allemandes. La réquisition du matériel commercial allemand est insuffisante pour remédier aux défaillances et il devient vite nécessaire de réquisitionner tout ce qui roule dans les pays occupés. En effet, l’industrie allemande est totalement incapable de fournir assez de matériel pour que la Wehrmacht puisse conserver les territoires gagnés lors de la Blitzkrieg. Malgré des efforts importants, elle n’atteint ses rendements maximaux que très tardivement, en 1944, alors que l’économie britannique tourne à plein depuis 1941, l’américaine à partir de 1942, sans parler des capacités soviétiques.

Dès cet instant, il ne peut plus être question de la moindre standardisation. Quelques efforts sont fait en Autriche, en Tchécoslovaquie, puis en France, pour produire des véhicules entrant dans le programme Schell, en plus de la production purement locale, mais ceci ne suffit pas.

La rationalisation du travail dans les entreprises automobiles conduit au remplacement de la cabine en acier des camions par une cabine à armature en bois et côtés en cartons embouti. A partir de 1944, la majorité des cabines de camions allemands sont de ce type, dit Wehrmacht-Einheitsfahrerhaus.

Là encore, les efforts sont insuffisants pour lutter efficacement contre les économies des pays alliés. L’emploi de tous les engins roulants trouvés en Europe est alors poussé jusqu’à l’absurde. Mais il n’y a pas d’autres moyens pour maintenir une motorisation correcte à l’armée allemande.

Dès lors, le problème de la standardisation se pose de façon douloureuse. Dans une même division, il peut y avoir des dizaines, voire des centaines de véhicules d’origine différente. Dans certains cas, comme pour la division SS « Hitlerjugend » en Normandie, les véhicules sont regroupés par nationalité, italienne dans ce cas de figure. Mais la fiabilité des camions italiens n’est pas excellente et les pièces de rechanges sont rares. Que dire des camions Gaz d’origine russe, ou des véhicules de prise ? Plus la guerre se prolonge et plus les colonnes motorisées allemandes ressemblent à des convois de romanichels. Autant dire qu’il ne reste rien des espoirs du général Schell.
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